À travers la réalisation de la Cathédrale de la Résurrection, à travers l'architecture inspirée et audacieuse de Mario Botta, c'est à nouveau la volonté de parler au monde qui s'affirme. C'est le défi d'un message d'espoir lancé aux générations du troisième millénaire. L'Église y trouve sa véritable dimension : celle d'un espace d'Hommes d'espoir, acte de foi générateur d'élans nouveaux et porteur des valeurs spirituelles profondes qui nous habitent et nous animent.
Peut-il y avoir un signe plus fort que le signe de la Résurrection ? Celui de la victoire de l'amour sur la mort. C'est là que l'Église trouve sa véritable dimension : celle d'un espace de vie, redevenu par la résurrection du Christ, espace d'homme d'espoir. Acte de foi porteur de valeurs spirituelles, profondes et éternelles, qui nous habitent et nous animent.
Guy Herbulot, évêque d'Évry
1966
Création du diocèse de Corbeil-Essonnes
1988 Premières esquisses pour une cathédrale à Évry
1989 Le diocèse prend le nom d'Évry - Corbeil-Essonnes
1990 Présentation du projet au pape
1991 Pose de la première pierre
1992 Début du chantier
1993 Baptême des cloches
1994 Installation des cloches et plantation des arbres
1995 Ouverture au public
1996 Inauguration (Fête Cathédrale)
1997 Dédicace (consécration) et visite du pape
2006 Célébration du dixième anniversaire de la cathédrale
le projet
Nommé au siège épiscopal de Corbeil-Essonnes en 1978, Monseigneur Herbulot découvre l'église Saint Spire de Corbeil-Essonnes érigé en cathédrale lors de la partition du diocèse de Versailles en 1966 et un évêché situé à quelques kilomètres de là, à Saint Germain lès Corbeil dans une ancienne école primaire. Le centre "vital" du département (et donc du diocèse) est, pour sa part, à proximité de la préfecture dans la ville nouvelle d'Évry, issue de l'excroissance du village d'Évry-Petit-Bourg.
Il se pose très rapidement les questions, d'une part de recentrer les services administratifs du diocèse près de son centre de gravité, d'autre part de palier l'absence d'un lieu de culte digne d'une agglomération de 80.000 habitants.
La première étape est le transfert en 1984 de l'évêché dans une nouvelle "maison diocésaine" fonctionnelle située sur un terrain vague près du futur centre de la ville d'Évry. uvre de l'architecte Jean-Paul Ganne elle est, déjà, réalisée en brique. La municipalité avait, pour sa part, prévu le transfert de la mairie édifiée alors dans le village non loin de la Seine.
L'étape suivante serait celle de l'édification du lieu de culte. Évry ne possédait, à l'époque, que l'église du village dédiée à Saint Pierre et Saint Paul ainsi qu'une église moderne, construite à moindres frais dans les premiers "nouveaux quartiers", ressemblant plus à un hangar qu'à un lieu de culte : Notre Dame de l'Espérance. La municipalité socialiste était pour sa part, curieusement, très favorable à l'édification d'une cathédrale, le maire considérant, sans doute, qu'une ville-préfecture sans cathédrale n'en était pas vraiment une !
La "mode" à l'époque dans l'Église était à la discrétion, on parle alors de "pastorale de l'enfouissement" (d'où Notre Dame de l'Espérance, à peine identifiable ou le Relais Saint Jean construit dans un autre quartier). Monseigneur Herbulot souhaita alors frapper les esprits en édifiant non pas une église mais sa cathédrale. Ce serait la première construite en France depuis un siècle et la première du nouveau millénaire. En effet, Notre Dame de la Treille à Lille, commencée en 1854 et achevée en 1999, ne devint cathédrale qu'en 1913. Pour sa part, l'église Saint Charles Boromée de Saint Étienne, construite en 1912 fut érigée en cathédrale en 1971 lors de la création du diocèse. Enfin la cathédrale Notre Dame de Créteil est une ancienne église édifiée en 1976, érigée en cathédrale en 2002 et reconstruite en 2013. Restait sans doute le plus difficile : trouver le financement
la construction
En dehors des fonds, il fallait également un architecte. L'évêque se tourna alors vers Mario Botta, un architecte suisse que la ville d'Évry avait chargé de l'aménagement du nouveau centre-ville. Il était, dans ses réalisations, amateur des formes géométriques simples et spécialiste du travail de la brique. C'est, en effet, ce matériau hautement symbolique (on y retrouve les quatre éléments) qui a été choisi pour le quartier de l'Hôtel de Ville. La cathédrale porterait le nom de "Cathédrale de la Résurrection" et serait dédiée à Saint Corbinien, premier évêque de Freising-Munich, né au VIIème siècle près d'Arpajon sur le territoire du futur diocèse. Dès les premières esquisses, Botta proposa une forme cylindrique taillée en biseau. Le projet est présenté à la presse le 15 décembre 1988 au Ministère de la Culture. Le 3 mai 1990, une délégation comprenant Monseigneur Herbulot, le Père Bobière, Vicaire Général, et l'architecte était reçue au Vatican par Jean-Paul II pour lui présenter la maquette de l'édifice.
À Pâques le 31 mars 1991, Monseigneur Herbulot bénissait les trois premières pierres. Le chantier ne commençait réellement qu'en juillet 1992. Les fondations terminées au mois de novembre, l'ossature constituée d'un double cylindre de béton pouvait être édifiée. Elle était achevée en mai 1993. La pose des 670.000 briques de Toulouse, destinées à l'habillage intérieur et extérieur, commençait alors. La même année un défaut de conception du toit, nécessitant son remplacement, devait entraîner un retard d'un an d'une partie du chantier. Le 2 octobre, l'évêque procédait à la bénédiction des cloches. En octobre 1994 étaient plantés les vingt-quatre tilleuls argentés du toit.
La cathédrale était ouverte le mardi 11 avril 1995 à l'occasion de la messe chrismale. Le jour de Pâques, 16 avril, était célébrée la première messe dominicale. Moins de dix ans avaient suffi pour financer et mener à bien la construction.