Mario Botta minimise le rôle des artistes et considère que l'architecture se suffit à elle même, d'où le grand dépouillement de ses réalisations, ajoutant : "Il n'y a plus de bons artistes aujourd'hui !". Néanmoins il est apparu indispensable à l'équipe qui a conçu la cathédrale d'y placer un certain nombre d'uvres d'art.
le baptistère
Le baptistère, ou "fonts baptismaux", contient l'eau bénite utilisée pour le baptême. Il est placé près du portail de cérémonie sous la statue de la Vierge, à l'entrée chur.
Autrefois, le baptistère était généralement une petite cuve située au fond de l'église au-dessus de laquelle était porté l'enfant à baptiser. Le prêtre y puisait l'eau utilisée pour le sacrement. Depuis le concile Vatican II, la cérémonie du baptême est remise en valeur. Elle n'est plus une célébration "intime" mais, au contraire, souvent intégrée aux messes dominicales. C'est pourquoi le baptistère se trouve à l'entrée du chur, visible. Offert, tout comme l'autel, par le diocèse de Munich, il est taillé dans un bloc de marbre de Carrare et sa forme ronde rappelle celle de la cathédrale. Il est aujourd'hui protégé par un couvercle transparent destiné à empêcher de stupides visiteurs d'y jeter des pièces de monnaie.
L'évêque a voulu, par sa forme, renouer avec la tradition des baptêmes par immersion tels qu'ils étaient pratiqués dans l'Église primitive. Ce choix est d'autant plus justifié que se multiplient les baptêmes d'adultes. Pour des raisons de commodité, ce type de baptême n'est cependant pratiquée qu'exceptionnellement à la cathédrale, en particulier lors de la vigile pascale. Lors des baptêmes traditionnels, le prêtre y puise généralement l'eau pour en asperger le front du catéchumène.
Contrairement à ce que pensent certains visiteurs, les douze croix de consécration, placées dans le fond de la cathédrale, ne sont pas le Chemin de Croix.
Ici pas de tableaux plus ou moins figuratifs représentant la Passion du Christ. Placé dans l'escalier qui descend vers le chur, il est constitué de trois grandes plaques de bois pétrifié (araucaria, environ 225 millions d'années) poli provenant des Bad-Lands de l'Arizona, de deux arcs et d'une croix en bronze doré. C'est l'uvre de Jean-Christophe Guillon, un artiste grenoblois.
Le bois (bois de la Croix) devenu pierre (pierre d'angle) est, bien sûr, le premier symbole de cet ensemble.
Le premier panneau de couleur rouge représente le monde romain et le sang du martyre. Il intègre à lui seul les sept premières stations. Le second, de couleur noire pour les sept dernières stations, placé verticalement, rappelle la mort du Christ "debout" sur la Croix, les nervures blanches symbolisant les prémices de la Résurrection. Les arcs de bronze, portant gravés les numéros des stations, qui séparent les deux premiers panneaux symbolisent la Couronne d'épines. Le troisième panneau, le plus blanc, est une "quinzième" station, celle de la Résurrection. Il rejoint la Croix de gloire en bronze.
le tabernacle
Historiquement, le tabernacle était destiné à recevoir les hosties consacrées au cours de la messe pour constituer une "réserve" destinée aux malades ou aux fidèles n'ayant pu assister à l'office. Lieu de la présence réelle du Christ ressuscité, le tabernacle est placé non pas derrière l'autel, emplacement assez traditionnel avant la réforme liturgique, mais à gauche de celui-ci (évitant ainsi au prêtre de lui tourner le dos lors des célébrations).
De forme cubique, supporté par une poutre métallique, comme les autres sculptures, il est l'uvre du sculpteur Louis Cane. Il est recouvert sur cinq faces de mosaïques inspirées des dessins utilisés dans la primitive Église. Les thèmes de la décoration sont les symboles habituels des premiers chrétiens : colombe, raisin, pain, poisson