le centre d'art sacré

Financement partiel par l'État

Réponse du Ministère de la Culture à Monsieur Paul Loridant, Sénateur de l'Essonne

(J.O. Sénat du 08/11/1990)

Le ministère de la culture, de la communication et des grands travaux a effectivement été sollicité pour participer à l'entreprise exceptionnelle que constitue la construction de la nouvelle cathédrale d'Évry. Il est conscient du fait que l'État ne peut en aucun cas participer à la construction de bâtiments affectés au culte en vertu de la loi du 9 décembre 1905 instituant la séparation des églises et de l'État. Cependant, le ministère de la culture, de la communication et des grands travaux est intéressé par les aspects artistiques de l'opération qui sont actuellement à l'étude. C'est pourquoi il a donné son accord de principe pour le financement de commandes de projets à des artistes de renom et de l'aménagement éventuel d'un centre d'art sacré, structure de diffusion artistique ayant une vocation publique clairement distincte de l'affectation cultuelle de l'espace propre à la cathédrale. Il précise enfin que l'aide qu'il envisage d'apporter pour la promotion de l'art contemporain et de l'art sacré dans le cas de cette nouvelle construction est le complément logique de l'aide régulièrement apportée au titre de la restauration des monuments historiques dans le cas des cathédrales existantes.

Le Centre d'Art Sacré est à l'origine d'une des polémiques concernant la cathédrale. En effet, de par la Loi, l'État ne pouvait financer la construction de la cathédrale. C'est donc au travers de ce lieu "laïc" à vocation multicultuelle que des subventions ont pu être apportées, conformément au vœu de Jack Lang, le Ministre de la Culture, certains ont alors protesté contre ce "tour de passe-passe". En fait, le centre est bien une entité à part, juridiquement distincte, même s'il est physiquement hébergé dans la cathédrale (avec laquelle il est en copropriété) : il a son propre accès (et son propre ascenseur), son propre réseau électrique et même un système de chauffage indépendant. Le souhait de Monseigneur Herbulot était de faire de ce lieu un centre d'études et de documentation privilégié de l'art sacré des religions du Livre. Comme le précise Claude Mollard, maître d'œuvre de la construction de la cathédrale, il s'agissait de "réunir dans une sorte de bibliothèque ou médiathèque du 20ème siècle la mémoire des créations artistiques assemblées dans les églises de France, qu'il s'agisse de vitraux, de sculptures ou d'ornemants sacerdotaux" (Claude Mollard — La cathédrale d'Évry, page 197). Ce souhait n'a, malheureusement, jamais été exaucé.

On s'y rend depuis la place des Droits de l'Homme et du Citoyen ou le Square Jean-Paul II par une porte donnant sur le "pont" qui surplombe le portail de cérémonie. Le Centre est "logé" à l'intérieur de la volute de briques qui surplombe le chœur. Réparti sur cinq niveaux (six en comptant la mezzanine du niveau supérieur), les salles ont une surface de plus en plus importante au fur et à mesure que l'on s'élève. Elles sont reliées par un escalier hélicoïdal, caractéristique du "style Botta", logé dans l'excroissance de la façade nord.

Si depuis son ouverture le lieu a été relativement peu utilisé, la première manifestation étant la vente "premier jour" du timbre de la cathédrale en 1995, il est, aujourd'hui découpé en deux parties distinctes. En effet, le diocèse a racheté en 2004 les quatre niveaux inférieurs pour y installer le musée Paul Delouvrier dans lequel sont présentées les collections permanentes de tableaux contemporains et d'objets religieux détenus par le diocèse. Les deux derniers niveaux, propriétés de l'Agence Nationale pour les Arts Sacrés, proposent périodiquement des concerts ou des expositions temporaires.

Pour tout renseignement contactez le Centre d'Art Sacré : ">


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